L’île de Koh Phiphi se distingue en deux, Don & Ley. Koh Phiphi Don étant l’île sujette au tourisme XXL, aux personnes démarrant leur matinée au Get27 et aux boites de nuit à ciel ouvert. Koh Phiphi Ley est une île inhabitée, incroyable, belle et resplendissante. Bon, vous avez déjà compris laquelle avait eu mon cœur. Quant à l’île secrète, elle restera … secrète. Pourquoi divulguer des lieux si préservés, au risque qu’ils subissent le tourisme de masse ?

La chaleur des corps et les sourires qui avaient tant manqués, les regards joueurs qu’on n’oublie pas. Yvan, Camille & Louise le temps d’une semaine en Thaïlande.
KOH PHIPHI LEY
On s’est octroyé.es une soirée mouvementée sur Koh Phiphi Don, entre alcool et musique electro-nique-remix-mix-dégueulasse. Koh Phiphi Don, le temps d’une nuit, nous a dévoilé tous ses salons de tatouages, ses bars collés les uns aux autres qui jouent à qui mettra la musique la plus forte, ses effluves d’égouts, ses foules, ses boutiques de souvenirs sans charme et ses éboueurs en charrette. De toute manière, en Thaïlande, les voyageur.ses et locaux m’avez avertie sur cette île, on ne s’y rend pas pour s’y reposer. Le lendemain, nous nous sommes envolé.es pour Koh Phiphi Ley.
La grandeur du monde
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Je découvre pour la première fois ici les sensations d’une balade à bateau. Je m’imagine de longues journées à sillonner l’océan, en quête d’aventure et de douceur. Les rafales de vent me ramènent à la réalité et je m’assieds comme les autres voyageur.ses. Nous découvrons plusieurs lagons et nous ne savons plus où poser les yeux. Nager au milieu des falaises, affronter l’eau fraîche, sauter et remonter sur le bateau, recommencer comme des petits chiots. Ici les limites sont franchies, on se découvre des bonheurs auxquels nous n’avions jamais goûté. Les paysages sont à couper le souffle et on assiste au coucher du soleil, seul.es au milieu de l’océan.
Nature morte

Nous avons la chance inouï de voyager, de nous offrir des moments incroyables à l’autre bout du monde. On dépense de l’argent pour des billets d’avion et nous voilà ici, entouré.es d’une faune & d’une flore majestueuse qui nous fait sentir tout petit. Nous ne sommes pas les seul.es à poser nos gros sabots dans la région. Et ça, la nature s’en souvient très bien. Elle s’en souvient car ses coraux sont morts, elle s’en souvient car la mer d’Adaman est un cimetière blanc, elle s’en souvient car nous posons nos pieds dessus, elle s’en souvient car il n’y a presque plus de poissons près de la côte de Koh Phiphi Ley. Le guide entre dans un lagon, on se jette à l’eau. Et là c’est le vide, là c’est la mort. L’absence totale de vie sous l’eau. C’est triste à en crever. On se sent mal, on culpabilise, on se demande pourquoi vouloir visiter les merveilles du monde si elles sont en train de mourir ? L’humain veut toujours aller plus loin, plus vite, plus profond, plus haut. On veut visiter terre, mer et ciel sans se demander quel est le réel intérêt et surtout les impacts sur la nature ? Pourquoi poser nos pieds ici et là si on laisse derrière nous une nature morte ? Je pense que mon voyage me permettra de répondre à mes questions et surtout d’ajuster ma manière de voyager.
On s’apprête ensuite à aller visiter Maya Bay, la plus célèbre plage de la région. Je ne m’attendais à rien de spécial avant de la voir et finalement, elle est grandiose. Maya Bay est fermée, aucun bateau ne peut entrer dans son lagon car le pays a mis en place un vaste programme pour que ses coraux puissent revivent. Nous n’avons pas nagé dans ce lagon, ni sauté, ni posé un pied sur sa plage et pourtant, de loin, nous avons eu le sentiment d’être si privilégié.es. La nature était là, aucun humain pour y pénétrer. Juste les yeux pour admirer. Et ça, c’était bien plus beau que de s’y jeter pour la souiller. Nous sommes resté.es un certain temps à l’admirer, c’était tellement beau de se sentir en corrélation avec la nature. Sans sentiment de supériorité et sans possession, juste la nature et les humains, au loin.

L’ÎLE SECRÈTE

De la marche, un ferry, de l’attente, un taxi et nous décidons de quitter Koh Phiphi pour une île plus au nord. Le dernier bateau pour rejoindre l’île est une petite bicoque en bois avec un grand espace ouvert devant. Quarante-cinq minutes à longer les falaises, admirer la mer, lever les yeux sur les roches et le ciel infini. Nous ne sommes toujours pas arrivé.es mais nous commençons déjà à tomber en amour. On rit ensemble, exité.es par ce qui nous attend puis la beauté du lieu nous plonge dans le silence.
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La première fois
Nous arrivons sur l’île, on se regarde amusé.es comme des enfants et décidons de louer une villa au bord de la plage. Villa authentique, plongée entre la faune et la flore, on se perd entre nos différentes chambres, salles de bain et terrasses. Nous sommes accueillis par les oiseaux et le son de la mer. Il nous a fallu un certain temps avant de réaliser où nous étions. L’île est vide, des locaux, cinq ou six touristes, des biou-biou et toujours cette nature sauvage qui nous fait tant frissonner.
Ici nous entrons dans une autre dimension, à la frontière entre nous-mêmes et le monde. Nous voguons à scooter dans les rues de l’île, le soleil qui réchauffe les peaux et les cœurs, l’océan comme seul guide. Ici plus rien ne peut nous arrêter, c’est nous avec toutes les beautés du monde qui nous accueillent. On reste éblouis devant une vue en sirotant notre jus pressé, on laisse le vent nous rafraîchir en roulant sur une route un peu cabossée. On se perd, on se trouve et on se découvre. On se pose au pied du port, seul.es au monde.
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Nature sauvage

Quatre face à l’immensité de la mer et ses étales de bleus. On se demande comment est-ce possible de se retrouver seul.es aux quatre coins de l’île, comment accepter ce trop plein que nous offre ces paysages. Puis finalement il vaut mieux se taire, contempler et recevoir. Au loin nous apercevons une plage désertique, il ne nous en faut pas plus pour nous aventurer. Scooter laisser sur le port, nous commençons notre petite expédition.

L’écho de nos voix devant cette immensité, nos pas laissés sur la plage, nos dos courbés dans la grotte, nos chutes manqués dans la mer, nos marches infinies, nos cache-cache comme des gosses, nos regards devant l’immensité.

Après nous êtres imprégné.es des couleurs, des sons, des odeurs, des détails, des sensations, des faces cachées et des faces à nues, il nous faut quitter le lieu sous risque de se retrouver bloqué.es par la mer qui ne cesse de s’accaparer la plage. Nous la traversons donc en slalomant entre les trésors qu’elle délaisse sur la côte, en s’enfonçant souvent, en escaladant les rochers parfois et en parcourant la mer déjà haute.
Le coucher de soleil arrive, quelques bières et des bateaux échoués sur une plage pour se poser. Les falaises à perte de vue en fond et les crabes qui se cachent à chacun de nos pas. Nous faisons la rencontre d’un jeune thaïlandais venu vider l’eau du bateau familial. Il parle peu anglais mais nous arrivons à comprendre que lui et son père partent chaque nuit poser des filer pour avoir des crabes. L’appel à la prière retenti, il part rapidement et nous lui promettons que le bateau sera vide à son retour.
Seul.es au monde
Je suis le petit point non loin des kayak, ils sont sur les hauteurs à contempler l’horizon. Nous sommes tous les quatre à encaisser cette sensation de solitude. Je marche en maillot de bain, gourde à la main, je tente de faire le tour de la petite île. Le sable brûle mes pieds et le soleil brûle ma peau. J’explore, je ne marche sur les pas de personne, car il n’y a personne. Chacun de mes regards se pose sur la nature, et je foule une terre vide. On s’amuse à crier, courir et nager sans personne pour nous contraindre. On se pose sur le dos sur l’océan et on admire le tout, le vide, le plein, l’absence, l’immensité et la petitesse. Le silence si ce n’est le son de notre cœur dans l’océan. On se laisse bercer par le courant qui pourrait nous emmener très loin.

Une balançoire au fond de l’île qui nous amuse beaucoup trop longtemps pour nos vingt cinq ans. Ici on refait le monde, on s’imagine des vies de voyage, on comprend qu’il n’y a que ça qui peut nous faire vibrer, on rêve nos vies et on croit en nous. On songe à un avenir doux, au soleil qui réchauffe et avec pour seul problème « quelle sera la prochaine étape ? ».
Boat & happiness



Nous prenons un bateau qui nous emmène découvrir les îles environnantes. Je redécouvre les sensations du bateau, qui me font tant vibrer. Debout accrochée à la coque, cheveux au vent et la mer à perte de vue. Je ne connais pas meilleure émotion que celle-ci. Celle de la liberté. Nous entrons dans des lagons, nous contournons des falaises, nous nageons avec des poissons, nous marchons sur des sables fins. Allongées sur cette plage incroyable, nous dormons à l’ombre d’un cocotier. Je me roule dans le sable et j’ignore le reste du monde.

Koh Phiphi et l’île secrète, du 7 au 13 décembre
Ça a l’air tout simplement magnifique ! Entre paysages, nature, plages désertes…un vrai bout de paradis ! Merci pour le partage 🙂
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Le sud de la Thaïlande est exceptionnel alors que je n’ai mis les pieds que sur deux îles parmi la multitude d’îles. Il faut simplement avoir du temps et dénicher les pépites 🙂
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